Le changement climatique est un défi majeur pour notre planète, mais aussi pour notre santé mentale. En effet, les conséquences du réchauffement global ne se limitent pas aux effets physiques, comme la montée du niveau de la mer ou la perte de biodiversité. Elles touchent également notre psychisme, et peuvent provoquer des émotions négatives, du stress, de l’anxiété, de la dépression, voire du stress post-traumatique

Comment le changement climatique affecte-t-il notre santé mentale ? Quels sont les impacts psychologiques de la hausse des températures ? Comment faire face à un traumatisme climatique ? Nous allons tenter de répondre à ces questions dans cet article.

Le changement climatique : à l’origine de symptômes de types dépressifs

Tout d’abord, il faut savoir que le changement climatique est une source de préoccupation croissante pour de nombreuses personnes. Selon une étude menée en 2018 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), 41 % des Français se disent inquiets par le réchauffement global, et 14 % se sentent impuissants face à ce phénomène. Ces sentiments peuvent entraîner une détresse psychologique, qui se manifeste par des symptômes tels que :

– une tristesse persistante ;

– une perte d’intérêt ou de plaisir ;

– une fatigue ou un manque d’énergie ;

– des troubles du sommeil ou de l’appétit ;

– des pensées négatives ou suicidaires.

Ces symptômes sont caractéristiques d’un trouble dépressif, qui peut être causé ou aggravé par le changement climatique. En effet, la hausse des températures a de lourds impacts psychologiques, en particulier pour les personnes déjà atteintes de problèmes mentaux. Selon une étude publiée en 2018 dans la revue Nature Climate Change, le réchauffement global pourrait augmenter le taux de suicides dans le monde. Les chercheurs ont estimé que pour chaque augmentation de 1 °C, c’est 1 % d’augmentation des suicides. Ils ont également constaté que les mois les plus chauds étaient associés à une hausse des comportements suicidaires.

Le changement climatique peut également exposer les individus à des catastrophes climatiques, comme des incendies, des inondations, des sécheresses ou des ouragans. Ces événements peuvent conduire à un traumatisme climatique, c’est-à-dire un choc psychologique provoqué par l’exposition à une situation extrême liée au climat. Le traumatisme climatique peut entraîner des symptômes similaires à ceux du stress post-traumatique, tels que :

– des flashbacks ou des cauchemars ;

– une hypervigilance ou une réactivité excessive ;

– un évitement ou un retrait social ;

– une culpabilité ou une colère ;

– une perte de sens ou d’espoir.

Un impact sur le fonctionnement de notre cerveau

Au-delà de la dépression ou du stress, ces événements affectent également le fonctionnement de notre cerveau, et ses capacités à se concentrer. Selon une étude publiée en 2017 dans la revue Science Advances, la hausse des températures réduit les performances cognitives. Les chercheurs ont mesuré l’effet de la chaleur sur les capacités de raisonnement et de mémoire de plus de 600 étudiants en Chine. Ils ont observé que les étudiants exposés à des températures supérieures à 26 °C avaient des scores inférieurs à ceux exposés à des températures inférieures à 22 °C.

Que faire ? 5 pistes pour mieux vivre

Face à ces constats alarmants, comment préserver notre santé mentale face au changement climatique ? Il n’existe pas de réponse unique ni de solution miracle, mais voici quelques pistes qui peuvent aider :

  1. S’informer sur le changement climatique et ses conséquences, mais sans s’exposer à un flux constant d’informations anxiogènes. Il est important de se tenir au courant des faits scientifiques, mais aussi de se protéger d’une surcharge cognitive et émotionnelle.
  2. Agir pour le climat, à son échelle et selon ses moyens. Il est possible de réduire son empreinte écologique, en adoptant des gestes simples comme trier ses déchets, économiser l’énergie, privilégier les transports en commun ou le vélo, etc. Il est aussi possible de s’engager dans des actions collectives, comme signer des pétitions, participer à des manifestations, rejoindre des associations, etc. Ces actions peuvent donner un sentiment de contrôle et de contribution positive.
  3. Prendre soin de soi et de ses proches. Il est essentiel de préserver son bien-être physique et mental, en adoptant une hygiène de vie saine : manger équilibré, dormir suffisamment, faire de l’exercice, se détendre, etc. Il est aussi important de maintenir un lien social de qualité, en partageant ses émotions, ses craintes, ses espoirs, avec des personnes de confiance. Il peut être utile de rejoindre des groupes de soutien ou d’entraide, qui permettent de se sentir moins seul et plus compris.
  4. Avoir recours à des thérapies permettant de mieux s’adapter et de mieux vivre : sophrologie, hypnothérapie, sylvothérapie, relaxation, pratique d’activités comme le yoga…
  5. Consulter un professionnel de la santé mentale si les symptômes persistent ou s’aggravent. Il n’y a pas de honte à demander de l’aide quand on se sent dépassé par la situation. Un psychologue, un psychiatre ou un médecin peut proposer un accompagnement adapté, qui peut passer par des entretiens, des médicaments, ou d’autres techniques thérapeutiques.

Conclusion

Le changement climatique est un enjeu majeur pour l’humanité, mais aussi pour notre santé mentale. Il est donc essentiel de prendre conscience de ses impacts psychologiques, et de se donner les moyens de les prévenir ou de les traiter. En prenant soin de nous-mêmes et des autres, nous pouvons faire face à ce défi avec plus de résilience et d’espoir.

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