La nature est un concept qui a été abordé par de nombreux philosophes au cours de l’histoire de la pensée, au travers notamment de l’éthique, de la politique, et de notion de justice sociale. Certains d’entre eux ont accordé à la Nature une dimension métaphysique, c’est-à-dire qu’ils ont considéré qu’elle était dotée d’une essence, d’un principe ou d’un ordre qui la transcende et qui lui confère un sens ou une finalité.
La philosophie peut aider à mieux comprendre les enjeux éthiques, moraux et spirituels liés au changement climatique.
La philosophie étudie les questions fondamentales sur l’existence, la réalité, la connaissance, la valeur et la signification. Elle ne traite pas directement des problèmes environnementaux tels que le dérèglement climatique. Cependant, elle peut aider à mieux comprendre les causes profondes de ces problèmes et à trouver des moyens de les résoudre.
Elle peut nous aider à comprendre notre relation avec la nature et notre responsabilité envers elle. Elle peut également nous aider à réfléchir sur les valeurs qui sous-tendent nos actions et à déterminer comment ces valeurs peuvent être mises en pratique pour protéger l’environnement.
Selon Bernard Feltz, philosophe et biologiste, le changement climatique est l’un des défis majeurs de notre époque qui concerne aussi bien notre quotidien que l’ordre géopolitique mondial. Il constitue l’une des dimensions d’une crise écologique globale, conséquence directe des rapports complexes entre les humains et la nature. Pour mieux en comprendre les enjeux, il est important de comprendre les rapports complexes entre l’homme et la nature avant de se pencher sur les aspects éthiques de la gestion de l’évolution climatique .
La philosophie peut nous aider à sortir de notre anthropocentrisme et à prendre en compte les intérêts des générations futures et des autres espèces vivantes. Elle peut également nous aider à réfléchir sur notre rapport à la nature, sur notre responsabilité envers elle et sur les actions que nous pouvons entreprendre pour préserver notre environnement .
Nature et philosophie : la protection de l’environnement est un sujet qui concerne de nombreuses branches de la philosophie
Les naturalistes sont ceux qui considèrent que la nature est régie par des lois universelles et nécessaires, qui peuvent être découvertes par la raison et l’observation. Ils accordent une grande importance à la science et à la technique, qui permettent de maîtriser et de transformer la nature. Ils ont souvent une vision mécaniste de la nature, qui exclut toute finalité ou spiritualité. Parmi les naturalistes, on peut citer Descartes, Hobbes, Locke, Hume ou encore Kant.
Les vitalistes sont ceux qui considèrent que la nature est animée par une force vitale ou un principe spirituel, qui lui confère une spontanéité et une créativité propres. Ils accordent une grande importance à l’intuition et à l’expérience vécue, qui permettent de saisir la richesse et la diversité de la nature. Ils ont souvent une vision organique et dynamique de la nature, qui implique une finalité et une spiritualité. Parmi les vitalistes, on peut citer Platon, Aristote, Plotin, Leibniz, Spinoza, Rousseau, Schelling ou encore Bergson.
Nature et philosophie : quelques philosophes incontournables
- Platon, qui distingue le monde sensible, où règne le changement et l’illusion, du monde intelligible, où se trouvent les Idées éternelles et parfaites qui sont les modèles des choses naturelles. La Nature est donc une copie imparfaite du monde intelligible, mais elle participe néanmoins à son ordre et à sa beauté.
- Aristote, qui définit la Nature comme le principe interne de mouvement et de repos des êtres naturels. La Nature est donc dotée d’une finalité (télos) qui oriente le développement des êtres selon leur essence (eidos). La Nature est aussi régie par des lois causales (les quatre causes : matérielle, formelle, efficiente et finale) qui expliquent les phénomènes naturels.
- Spinoza, qui identifie Dieu à la Nature (Deus sive Natura) et qui affirme que tout ce qui existe est une expression de sa substance unique et infinie. La Nature est donc dotée d’une nécessité absolue et d’une rationalité immanente qui se manifestent dans les lois de la nature et dans l’ordre harmonieux des choses.
- Hegel, qui conçoit la Nature comme le moment négatif de l’Esprit absolu, c’est-à-dire comme le lieu où l’Esprit se déploie dans sa diversité et sa contingence, mais aussi où il se nie lui-même et se confronte à ses limites. La Nature est donc le moment de l’aliénation et de la contradiction de l’Esprit, mais aussi le moment de sa réconciliation et de son dépassement vers l’Histoire et la Liberté.
Pour une éthique environnementale
Du point de vue éthique, la protection de l’environnement peut être considérée comme une responsabilité morale envers les générations futures et envers les autres formes de vie sur Terre. Selon certaines approches éthiques, au cœur de plusieurs systèmes philosophiques, nous avons une obligation de respecter la nature et de ne pas la détruire, car elle est source de bien-être et de valeur en elle-même.
Conclusion
Il existe de nombreuses approches philosophiques différentes pour aborder la protection de la nature, mais elles ont toutes en commun l’idée que nous avons une responsabilité collective de veiller à la santé et à la durabilité de notre planète. En prenant soin de l’environnement, nous pouvons non seulement préserver la nature pour les générations futures, mais aussi améliorer la qualité de vie de tous les êtres vivants sur Terre.
Cependant, il est important de noter que la philosophie ne peut pas résoudre à elle seule la crise écologique actuelle. Elle doit être associée à des actions concrètes pour avoir un impact réel sur l’environnement. Les philosophes peuvent aider à formuler des principes, notamment éthiques pour guider nos actions, mais c’est à nous tous d’agir pour préserver notre planète .
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