Et si un séjour à la campagne pouvait réparer la nature ? Le Domaine des 2 Étangs, dans le Perche, consacre 30 % de son chiffre d’affaires à la biodiversité. Ce projet de tourisme régénératif propose un accès privilégié à un refuge vivant, évolutif et pédagogique. Une expérience inédite pour les familles, les enfants, les amoureux du vivant.

Un modèle économique vertueux au service de la nature, au cœur du Perche

Habiter la nature sans la détruire : le pari du Domaine des 2 Étangs

Alors que les écosystèmes s’effondrent à un rythme sans précédent, une question essentielle s’impose à nous : peut-on encore habiter un territoire sans le dénaturer ? Et plus encore : peut-on contribuer activement à sa régénération, tout en y vivant, y travaillant ou y accueillant des visiteurs ?

Au cœur du Perche, un projet pionnier tente de répondre à cette double exigence. Le Domaine des 2 Étangs propose un modèle inédit où l’activité touristique finance directement la protection de la biodiversité locale. À l’heure des grands discours sur la transition écologique, il offre un exemple concret de mise en pratique.

Restaurer les milieux, recréer des continuités

Loin des effets d’annonce, le refuge de biodiversité du Domaine repose sur un constat scientifique sans appel : la disparition des espèces est avant tout liée à la disparition ou la dégradation de leurs habitats. Zones humides comblées, haies arrachées, sols artificialisés — ces dynamiques ont fragmenté les territoires jusqu’à rendre impossible la survie de nombreuses espèces, même communes.

Créer un refuge, ce n’est pas simplement « protéger » une parcelle. C’est restaurer des continuités écologiques : corridors de déplacement, zones de reproduction, réservoirs de nourriture, interfaces entre différents milieux naturels. C’est penser le paysage comme un système vivant.

Au Domaine des 2 Étangs, cela passe par :

  • la recréation de mares fonctionnelles adaptées aux amphibiens et libellules,
  • la plantation de haies bocagères en essences locales,
  • l’installation (entres autres) de nichoirs, gîtes à chauves-souris et abris à hérissons,
  • une gestion différenciée des prairies, fauchées tardivement pour favoriser la floraison et les pollinisateurs.

Un modèle économique vertueux : réconcilier écologie et autonomie

Ce qui distingue ce projet d’autres initiatives environnementales, c’est son modèle économique. 30 % du chiffre d’affaires du gîte sont réinvestis chaque année dans les aménagements écologiques et le suivi naturaliste. Autrement dit : chaque séjour touristique devient un acte de soutien à la biodiversité.

Ce mécanisme permet :

  • de ne pas dépendre exclusivement des subventions publiques,
  • d’assurer une gestion autonome, stable et transparente, basée sur des flux réels,
  • de relier économie locale et reconquête écologique, sans les opposer.

C’est une logique circulaire et contributive, où l’hébergement finance l’habitat… au sens écologique du terme.

« Ce que vous payez pour dormir ici finance directement le retour du vivant autour de vous. »

Un refuge vivant, évolutif, accessible aux visiteurs

Le territoire du Domaine abrite une étonnante diversité d’espèces, dont certaines sont en fort déclin à l’échelle nationale : le muscardin, la fritillaire pintade, le crapaud calamite, l’abeille noire, la chouette chevêche. Ces espèces sont les témoins d’un paysage redevenu accueillant, fonctionnel et dynamique.

Les locataires du gîte ont un accès privilégié à ce refuge : ils peuvent explorer librement le domaine, en dehors des périodes de quiétude écologique. Pour les familles, c’est une opportunité rare :

  • d’observer la faune sauvage sans dérangement,
  • d’explorer les milieux naturels à leur rythme,
  • de découvrir les aménagements écologiques au fil des saisons.

Un parcours immersif pédagogique est en cours de conception. Il proposera :

  • des panneaux didactiques sur les habitats,
  • des QR codes naturalistes pour découvrir les espèces,
  • des carnets nature adaptés aux enfants,
  • des jeux d’observation et d’écoute pour tous les âges.

Loin du tourisme de consommation, c’est une expérience sensorielle, éducative et émerveillée du vivant.

Un nouveau concept enthousiasmant : le tourisme régénératif

Ce projet s’inscrit dans un courant émergent, encore peu développé en France : celui du tourisme régénératif. À la différence du tourisme durable (qui limite son impact), ou du tourisme responsable (qui compense), le tourisme régénératif cherche à réparer activement les milieux qu’il occupe.

Le Domaine des 2 Étangs incarne ce renversement de paradigme, basé sur :

  • une approche territoriale cohérente, ancrée dans les trames écologiques existantes,
  • une gouvernance transparente, avec un budget fléché vers des objectifs mesurables,
  • une démarche duplicable, adaptée aux enjeux ruraux et réplicable par d’autres acteurs.

Il démontre qu’il est possible de cohabiter avec le vivant en l’enrichissant, et non en le réduisant.

Vers une écologie joyeuse, appliquée, incarnée

Ce projet démontre qu’il est possible de sortir d’une écologie punitive, politisée ou anxiogène, pour proposer une écologie d’action, de lien, de soin et de joie. Il ne s’adresse pas particulièrement aux naturalistes ou aux militants : il s’adresse à toutes celles et ceux qui veulent retrouver un rapport vivant à leur environnement.

Et si chaque lieu d’accueil rural devenait aussi un refuge pour la biodiversité ? Et si chaque vacance en famille devenait une expérience de reconnexion écologique ?

Ce qu’il faut retenir

  • L’effondrement de la biodiversité est lié à la disparition des milieux naturels.
  • Le Domaine des 2 Étangs crée un refuge évolutif et connecté pour les espèces locales.
  • 30 % du chiffre d’affaires du gîte sont réinvestis dans des actions concrètes.
  • Les visiteurs sont partie prenante du projet, via une expérience éducative unique.
  • Ce modèle est reproductible dans d’autres zones rurales.

Pour en savoir plus :

Contact projet : contact@changefornature.com

Source : CNRS & MNHN – Vigie-Nature (2018) ; UICN France – Liste rouge nationale (2021); Office Français de la Biodiversité – Rapport biodiversité 2023